Deux mouvements contraires s’observent en fin d’année 2022 : alors que la capacité d’achat immobilière se réduit progressivement, la capacité de location des ménages progresse.
Un phénomène observé par Seloger, qui constate ainsi dans une étude publiée début décembre qu’en moyenne, la superficie louable atteint actuellement 77 m² (contre 68 m² en 2014, soit une hausse de 12,2 %).
Un « pouvoir locatif » qui n’avait jamais atteint de tels sommets depuis 2001. Seloger explique cette progression par le fait que les revenus des ménages progressent plus rapidement (+ 18 %) que les loyers (+ 5,1 %), loyers dont l’augmentation est limitée par l’IRL.
Une dynamique qui pourrait s’inverser cette année, en conséquence d’un moindre nombre de biens sur le marché suite à l’interdiction de location des pires passoires thermiques.
La responsable des études économiques de Seloger interroge : « le pouvoir locatif moyen connaît une évolution bien moins forte depuis 1 an (+ 0,8 %) et stagne autour de 77 m². Est-ce le signe d’un changement de dynamique ? Le pouvoir locatif pourrait-il baisser, entraînant une diminution du nombre de m² auquel pourraient prétendre les Français ? Il est encore trop tôt pour le dire » .
Si ces craintes étaient avérées, le pouvoir locatif partagerait alors le sort du pouvoir d’achat immobilier, qui est lui d’ores et déjà en berne. Selon l’agence Hosman, les budgets maximums à Paris indiqués dans les recherches ont baissé de 8,4% par rapport à 2021, se traduisant par une diminution de 2% des surfaces recherchées et par une augmentation de 39% du nombre d’acquéreurs potentiels revoyant leurs ambitions à la baisse.
Notamment en cause, la hausse des taux d’intérêts remontant à 2,4 voire 2,6% dans certaines banques, et entrainant ainsi une chute de 34,7% du nombre de prêts accordés entre 2021 et 2022 selon l’Observatoire du Crédit Logement